Le pouvoir de transformation de l’évangélisation

Le pouvoir de transformation de l’évangélisation

Ce qui est difficile avec l’évangélisation, c’est que personne n’aime vraiment l’évangélisation. Nous savons que nous avons besoin d’évangélisation, nous aimons les résultats de l’évangélisation, mais nous n’aimons pas le processus de l’évangélisation. Alors lorsque nous abordons ce sujet, nous devons reconnaître que la bataille est loin d’être gagnée. Nous nous disons : « C’est quelque chose que d’autres personnes peuvent faire, mais pas moi » ou encore « C’est une chose pour laquelle d’autres personnes sont douées, mais je suis supposé me concentrer sur d’autres choses. »

Par le passé, il nous fallait faire preuve de créativité pour trouver des excuses mais aujourd’hui, armés de toutes sortes de données de nos tests de personnalité, nous avons de bonnes raisons expliquant pourquoi nous ne devrions pas participer à l’évangélisation. « Je suis introverti. » « Je suis dans la catégorie 2. » « Je suis une loutre » (je ne sais toujours pas ce que signifie le test de l’animal spirituel).  Il est curieux pour nous de choisir d’utiliser notre personnalité comme moyen de trouver des excuses pour éviter ce qu’il nous a été commandé de faire.

Comme nous le voyons en Luc 14.23, Jésus déclare : « Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d’entrer, afin que ma maison soit remplie. » On ne trouve aucune description des personnes qui sont appelées de manière spécifique à ce travail. Jésus n’adresse pas un appel pour les extravertis ou les enthousiastes ou les personnes sensibles. Ce commandement concerne tous les disciples.

Je sais. Je peux déjà entre la réponse. Mais je ne suis pas comme ça ! Je connais cette réponse, parce que c’est souvent la réponse que j’ai moi-même donnée. L’évangélisation semble ne pas me correspondre comme elle correspond à d’autres gens. L’évangélisation ne semple pas correspondre à mes dons. Je veux accomplir un travail pour lequel je suis doué, que je connais et avec lequel je suis familier.

Mais ensuite, je me trouve dans des situations où je suis frustré par mon propre niveau de transformation. Je ne vois pas un niveau de développement comparable aux saisons précédentes. Je suis frustré par mon manque de progrès spirituel, mais ensuite je retourne à toutes les pratiques dont j’ai l’habitude.

Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion d’assister à une réunion du conseil d’administration d’une entreprise. Je voulais voir leur fonctionnement et de quelles manières ce fonctionnement différait de celui d’une église. Je voulais m’ouvrir à de nouvelles idées, alors je fis quelque chose d’inhabituel. Quelle idée fascinante. Pendant la réunion, un membre du conseil parlait d’une nouvelle initiative qu’ils devaient entreprendre. Certains participants étaient hésitants devant ce pas vers l’inconnu. Puis, une phrase puissante fut prononcée : « La transformation que vous recherchez se trouve dans le travail que vous êtes en train de négliger ».

Exceptionnel. La chose que je désire voir et que je n’ai pas vue, ne se trouve pas dans les choses que je suis déjà en train de faire. Si celle-ci se trouvait parmi les choses qui me sont familières, je l’aurais déjà vue. La transformation que je n’ai pas encore vue se trouve dans ce que je n’ai pas encore fait.

Luc 14 nous relate la parabole du grand repas. Le maître a préparé un banquet et demande au serviteur d’inviter de nombreuses personnes. Au verset 17, nous lisons : « À l’heure du repas, il envoya son serviteur dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt. » Vous connaissez la suite de l’histoire, car vous avez fait de même. Ils commencèrent tous à s’excuser. Les affaires ne sont pas bonnes en ce moment, je suis trop occupé, j’ai beaucoup de choses à faire avec toutes les relations que j’ai déjà.

Alors, le maître modifie son ordre. C’est subtil, et pourrait facilement être manqué. Au verset 21, nous voyons la colère du maître qui donne alors un nouveau commandement au serviteur : « Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. » Nous avons tendance à regarder le type de personnes qu’il est appelé à inviter, et il est vrai que c’est important. Cependant, en nous concentrant sur les destinataires de l’invitation, nous ignorons de quelle manière il est appelé à les inviter.

Au début de la parabole, il est dit au serviteur d’aller et d’inviter. À la fin de la parabole, il est commandé au serviteur d’amener les personnes. Amener des gens demande un niveau d’engagement supérieur, comparé à une invitation. Pour amener des gens, il faut une détermination supérieure par rapport à une invitation. Lors d’une invitation, on demande : « Aimerais-tu venir à l’église ? » Quand on amène une personne, on dit : « Je viens te chercher pour aller à l’église, est-ce que tu préfères 9 heures ou 11 heures ? » Lorsqu’on invite, on demande : « As-tu déjà une expérience dans le domaine de la foi ? » Lorsqu’on amène une personne, on dit : « Je veux te raconter ce que Jésus a fait dans ma vie. À quel moment serais-tu disponible ? »

Je sais, je sais. Nous ne sommes pas supposés amener les gens à Jésus ; nous sommes supposés amener Jésus aux gens. Je suis d’accord. En fin de compte, voici ma préoccupation : nous sommes si habiles sur le plan théologique concernant tout ce qu’on ne devrait pas faire dans l’évangélisation que nous avons créé un ensemble de croyances qui nous excuse entièrement par rapport au travail que Dieu nous a commandé d’accomplir.

Lorsque nous faisons cela, cela se fait au détriment de notre propre transformation. Oui, dans la parabole les gens viennent au repas – mais c’est le serviteur qui est transformé. Il invitait, et désormais il amène les gens. Tandis qu’il change, le résultat change également. La transformation du serviteur se trouve dans l’activité qui ne lui est pas familière. Je suis sûr que vous pouvez trouver une faille dans chaque approche d’évangélisation qui existe. Cependant, lorsque vous faites cela, c’est votre propre transformation qui s’en trouve perdue.

La transformation que vous recherchez se trouve dans le travail que vous êtes en train de négliger.

Kevin Jack est pasteur titulaire de l’église Church for The One à Lakeland en Floride, aux États-Unis.

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